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Exposition éphémère

Exposition éphémère / exposition temporaire / exposition intermittente : quelles différences ?  


Une exposition éphémère ne dure pas dans le temps ou est de courte durée et contient explicitement l’idée de cette dégradation dans le temps, de cette finitude programmée. Elle regroupe donc des oeuvres qui dans leur dispositif d’exposition ne sont pas destinées à perdurer ainsi. Les oeuvres d’une exposition éphémère sont elles-mêmes éphémères pour conserver cette temporalité.

Rappel : l’artiste anticipe et prévoit que son oeuvre éphémère se détériore et/ou disparaisse, par les éléments naturels ou par lui-même ou par autrui.

Des expositions d’artistes du Land Art, du Street Art, du body-art peuvent, selon les critères de détérioration énoncés, être exposés de façon éphémère.


Exemple d’exposition éphémère : parc de Pourtalès près de Strasbourg

Le dispositif d’exposition en pleine nature, le parc de Pourtalès, offre ces oeuvres au public de promeneurs et soumet les oeuvres aux intempéries, aux dégradations, aux vols. Certaines oeuvres intègrent l’idée de leur lente dégradation, de leur disparition (Les Arbrorigènes d’Ernest Pignon-Ernest ; À travers l’arbre de Stephan Balkenhol).

https://www.archi-wiki.org/Adresse:Parc_de_Pourtal%C3%A8s_(Strasbourg)


Exemple d’exposition éphémère : oeuvre et dispositif d’exposition éphémères

Miquel BARCELOCadaverina 15 (nom du composé chimique produit par la décomposition de la chair animale), 1976 (l’artiste a tout juste 18 ans), 225 petites boîtes (15 séries de 15 boîtes pendant les 15 jours de l’exposition) contenant des éléments organiques (oeuf, poisson, soupe, foie, banane, riz bouilli, spaghetti, pain …).

C’est la première présentation du travail de Miquel Barceló dans un musée, celui de Palma de Majorque.

 » Cette œuvre se présentait sous forme de petites boîtes : quinze séries de quinze éléments qui pourrissaient dans une exposition pendant quinze jours. Il y avait quinze cœurs de bœuf, l’un était frais et un autre avait quinze jours. J’ai appris beaucoup de choses, c’était comme avoir une porte ouverte sur la beauté de la charogne. J’ai souvent cité cette œuvre comme étant le début de mon curriculum vitae. Je la regarde encore, elle se transforme beaucoup plus lentement désormais. Car c’est vrai que tout se transforme, nous les premiers. Mais mes tableaux auront encore très bonne mine quand mes ossements seront poussière. Je travaille avec des pigments et des matières très robustes, mais j’ai souvent réalisé des œuvres éphémères. J’aime que de grandes œuvres monumentales ne durent que quelques jours, heures ou instants. Les plus belles œuvres ne durent qu’un instant. Après, il faut croire sur parole qu’elles ont existé. C’est comme un petit poème qui a été récité avant d’être oublié « .


Une exposition temporaire, est aussi d’une durée programmée mais restera identique de début à la fin. Il n’y a pas l’idée d’une évolution, d’une dégradation progressive, d’une temporalité menant à une finitude. Les oeuvres ne sont pas nécessairement éphémères, puisque l’exposition une fois terminée, elles retourneront dans leur institution de prêt, leur collection, leur atelier, …


Une exposition intermittente : Apparues pour la plupart dans les années 1950, les « œuvres à matérialité intermittente » (telles que les désigne Jean-Marc Poinsot) ont par exemple pour caractéristique de pouvoir être démontées et rangées hors du temps de leur exposition, d’être réalisées seulement pour leur exposition ou bien encore, pour certaines, de n’exister, hors le moment de l’exposition, que sous la forme de « modes d’emploi » qui très précisément en indiquent la matérialité et les moyens de la produire. Dans le cas de ces œuvres à matérialité intermittente, leur présentation au publics est temporaire, et il est bien possible que leur fonctionnement soit en fait très proche de celui des créations musicales, qui n’existent que le temps de leur exécution.

Jean-Christophe Massinon « Salle des pendus. À Jules » – Travail in situ, format variable, Inkjet sur papier © Jean-Christophe Massinon, David Siebert (photographie)

Espace de circulation entre le Studio et l’Auditorium Wendel mais aussi espace d’attente les soirs de spectacles, le Foyer est un lieu stratégique. Il est entièrement dédié à une pratique et une tradition vieille de six cents ans : le papier peint. Ce foyer sera donc régulièrement métamorphosé par des interventions artistiques. Des artistes tels Claude Closky, Mai-Thu Perret, Pierre Bismuth ou encore Olivier Mosset s’y sont dernièrement essayés.

A l’inauguration du Centre Pompidou-Metz en mai 2010, Jean-Christophe Massinon ouvre le bal avec une proposition délibérément ancrée dans le territoire lorrain. Loin de toute nostalgie ou d’un propos sociocritique, sa Salle des pendus évoque la vie de la mine de manière tendre, gracieuse et légère, telle une révérence à ce pan de l’histoire régionale.

Jouant avec les profondeurs de champs et les hauteurs de plafond, son travail investit la quasi-totalité de l’espace et ré-interprète, dans ce nouveau lieu de culture, le symbole d’une histoire particulière. Chaînes, crochets et paniers des vestiaires des mines sont utilisés ici comme motifs aux proportions incongrues, monumentalisés jusqu’à l’abstraction.

Salle des Pendus (2010)

Par opposition, on parle d’exposition pérenne ou de collection permanente pour désigner des expositions qui durent dans le temps.

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