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Marbre

Le mot marbre est dérivé du grec marmaros qui signifie « pierre resplendissante ». Cette pierre a été utilisée par les plus grands artistes et architectes du monde grec, avant d’être reprise par le monde romain et l’utilisation courante de nos jours. Le marbre pentélique, dont les carrières sont situées sur le mont Pentelès près d’Athènes, est surtout connu puisqu’il a servi à la construction des grands temples de l’Acropole et notamment le Parthénon.

Le marbre est un matériau très dur, qui suppose une grande maitrise de la sculpture en taille, par retrait au burin. La taille peut se faire directement dans le bloc, c’est la taille directe. Michel-Ange et Camille Claudel excellaient dans cette pratique qui ne laisse aucune place au hasard. Tandis qu’Auguste Rodin, par exemple, réalisait d’abord des ébauches en argile ou en plâtre, afin que des praticiens, à l’aide de compas reportent les volumes dans le marbre.

https://www.musee-rodin.fr/ressources/techniques/taille-du-marbre

Les marbres du Parthénon, prélevés entre 1802 et 1803 par Lord Elgin alors ambassadeur britannique à Constantinople, sont l’objet de frictions entre le Royaume-Uni et la Grèce.

Le marbre, élément essentiel des arts et de l’architecture, est lié à la culture et à la civilisation grecque surtout en tant que témoin de la mémoire historique qui, à chaque instant, à chaque endroit du pays, nous renvoie directement vers le passé, à travers les œuvres d’arts et les somptueux vestiges de l’Antiquité.

Ce matériau introduit aujourd’hui partout dans le monde a constitué le noyau de l’expression de la créativité des Grecs anciens. Le marbre blanc était surtout utilisé en raison de sa surface singulière qui peut devenir polie et lisse ainsi que de sa consistance translucide et cristallisée.

Le marbre blanc de l’ile de Paros est le plus fameux pour sa luminosité et sa transparence puisque la lumière peut pénétrer dans la matière de 6-7 centimètres jusqu’à 30 centimètres avant d’être réfléchie de nouveau. Le marbre de Paros a donné naissance à certains chefs-d’œuvre de l’Antiquité, comme la Venus de Milos, l’Hermès de Praxitèle, la Victoire de Samothrace, le temple de Zeus à Olympie, le mausolée d’Halicarnasse, ou encore aux premières œuvres en marbre de l’époque néolithique de la civilisation des Cyclades, qui ont tant inspiré l’art contemporain. On peut admirer une dizaine d’œuvres de cette civilisation aux musées de Naxos et de Paros et bien sur au Musée d’Art cycladique à Athènes.

Vénus de Milo, Musée du Louvre, Paris
Hermès portant Dionysos enfant de Praxitèle
IVe siècle avant J.-C.
Original en marbre de Paros
H. 2,12m sans sa base
Musée d’archéologie, Olympie
Musée du Louvre, Paris
Le temple de Zeus à Olympie partage de nombreuses caractéristiques avec le Parthénon. De style dorique et de taille proche, il est également entouré d’une colonnade formant un péristyle. Autre point commun : tout comme il a sculpté la statue d’Athéna à Athènes, c’est le grand sculpteur Phidias qui y a créé la statue de Zeus en or et ivoire, l’une des sept merveilles du monde aujourd’hui disparue. Le temple lui-même a été presque entièrement détruit par un tremblement de terre au 6e siècle de notre ère.
Cette reconstitution virtuelle permet de découvrir les différents éléments d’un temple de l’âge classique.

D’autres œuvres célèbres ont été sculptées sur le marbre de Paros telles que la Vénus Médicis (galerie des Offices à Florence), la Diane de Versailles, la Vénus du Capitole (musées du Capitole), la Pallas de Velletri (Louvre), l’Ariane endormie (dite aussi Cléopâtre mourante, au musée Pio-Clementino) ou encore la Junon du Capitole (Rome). On trouve également des inscriptions en marbre de Paros, comme la Chronique de Paros, découverte sur l’île du même nom.

Les anciennes carrières existent encore sur le mont Pentelès et c’est le même marbre qui est utilisé aujourd’hui pour les grands travaux de restauration des monuments de l’Acropole et surtout du Parthénon. Le marbre pentélique était aussi utilisé pour la construction de grands bâtiments néoclassiques d’Athènes comme l’Académie d’Athènes, la Bibliothèque nationale ou encore pour la reconstruction du Stade panathénaïque, où se sont produits les premiers Jeux Olympiques de 1896.

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