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Narcisse

Dans la mythologie grecque, Narcisse (en grec ancien Νάρκισσος / Nárkissos, dérivant peut-être de narkê, « sommeil ») est un chasseur originaire de Thespies, en Béotie. Il est le fils de la nymphe Liriope et du dieu fleuve Céphise. Narcisse est doté d’une grande beauté ce qui lui vaut d’avoir tous les hommes et femmes à ses pieds.

Son mythe est rapporté dans le Livre III des Métamorphoses d’Ovide.

Il existe cependant trois versions du mythe
  • À sa naissance, le devin Tirésias, à qui l’on demande si l’enfant atteindrait un âge avancé, répond : « Il l’atteindra s’il ne se connaît pas ». Il se révèle être, en grandissant, d’une beauté exceptionnelle mais d’un caractère très fier : il repousse de nombreux prétendants et prétendantes, amoureux de lui, dont la nymphe Écho. Une de ses victimes éconduites en appelle au ciel. Elle est entendue par la déesse de Rhamnusie — autre nom de Némésis — qui l’exauce. Un jour, alors qu’il s’abreuve à une source après une rude journée de chasse, Narcisse voit son reflet dans l’eau et en tombe amoureux. Il reste alors de longs jours à se contempler et à désespérer de ne jamais pouvoir rattraper sa propre image. Tandis qu’il dépérit, Écho, bien qu’elle n’ait pas pardonné à Narcisse, souffre avec lui ; elle répète, en écho à sa voix : « Hélas ! Hélas ! ». Narcisse finit par mourir de cette passion qu’il ne peut assouvir. Même après sa mort, il cherche à distinguer ses traits dans les eaux du Styx. Il est pleuré par ses sœurs les naïades. À l’endroit où l’on retire son corps, on découvre des fleurs blanches : ce sont les fleurs qui aujourd’hui portent le nom de narcisses.

  • Narcisse était originaire de Thespies en Béotie, cité située entre Thèbes et le mont Hélicon ; il était le fils de la nymphe Liriopé. Le devin Tirésias prévint Liriope que Narcisse vivra très vieux à condition qu’il ne voie jamais son image. Narcisse était insensible à l’amour. Il envoya à Ameinias, le plus fidèle de ses soupirants, une épée avec laquelle ce dernier se tua de désespoir devant la porte de Narcisse. Au moment de mourir, il appela sur Narcisse le courroux des dieux. Il fut entendu : un jour, Narcisse vit son reflet dans l’eau claire d’une source, et il tomba amoureux de sa propre image. Face à cette passion sans espoir, il préféra se suicider. Comme il se plongeait un poignard dans la poitrine, son sang s’écoula dans la terre et ainsi naquit un narcisse blanc à corolle rouge.

  • Dans la version, rapportée par Pausanias, Narcisse avait une sœur jumelle qu’il aimait beaucoup ; quand la jeune fille mourut, il se rendit tous les jours près d’une source pour y retrouver son image en se regardant lui-même dans l’eau limpide. Il se consolait en retrouvant dans son reflet les traits de sa sœur. Cette version est une tentative d’interprétation rationaliste de ce mythe. Pausanias ajoute que la fleur nommée narcisse portait ce nom avant cette histoire : le poète athénien Pamphos, évoquant l’enlèvement de Perséphone, parle de narcisses, et selon sa version, la métamorphose de Narcisse ne fait pas partie de sa légende.
Le mythe de Narcisse en art

Dans son ouvrage « De Pictura« , 1435​, Leon Battista Alberti substitue au mythe fondateur de l’image traditionnel de Dibutade, le mythe de Narcisse. ​

Narcisse ne peut espérer se saisir de l’image dans le miroir est liquide (surface de l’eau), sans la détruire, il lui faut donc utiliser cette image (son reflet) comme modèle pour en réaliser une autre plus pérenne.

Exposition Caravage et le Bernin, Kunsthistorisches Museum, à Vienne, en 2019

Exposition Lacan, l’exposition. Quand l’art rencontre la psychanalyse » jusqu’en mai 2024.

La peinture Narcisse est découverte et vue par Jacques Lacan à Rome en 1970.

Elle a été présentée au Centre Pompidou Metz de décembre à avril 2024, avant de retourner à Rome. Salle « Stade du miroir ».

Version de Caravage et Bertrand Lavier, Narcisse, 2023, Miroir, cadre bois doré, laque acrylique transparente, Collection de l’artiste, Paris, 2024
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