Rappel des éléments des sujets des différentes parties

Sujet de la partie 1 : la prise en compte du spectateur

  • lister des contextes de prise en compte :
    • dès le processus de création, prise en compte du spectateur par l’artiste : lorsque le spectateur est actif, participatif et collaboratif

Pour Marcel Duchamp, toute œuvre d’art a deux pôles :  » il y a le pôle de celui qui fait une œuvre et le pôle de celui qui la regarde. Je donne à celui qui la regarde autant d’importance qu’à celui qui la fait.  » (Ingénieur du temps perdu, p.122) :  » Ce sont les regardeurs qui font les tableaux « .

Avec Étant donnés : 1° la chute d’eau / 2° le gaz d’éclairage, 1946-1966, de Marcel Duchamp, Assemblage de techniques mixtes, 242,6 x 177,8 x 124,5 cm, Philadelphia Museum of Art, Philadelphie, le regardeur devient voyeur !

  • dès le scénarimage (scénario qui expose les oeuvres selon une narration proposée aux visiteurs) : prise en compte des visiteurs par le scénographe et/ou commissaire d’exposition

En 2018 l’agence Clémence Farrell et Muséomaniac avec l’Agence Koya architecture comme mandataire conçoivent et réalisent le nouvel espace d’exposition permanente de ce musée dédié à l’océanographie. Une exposition innovante mise en scène avec l’implantation d’un bateau imaginaire au centre de l’espace qui structure le parcours, et fait appel à tous les dispositifs de médiation que proposent les muséographies du futur : hologrammes, films immersifs et multi-écrans, manipes électro mécaniques et hybride, serious game collectif.

  • lors de l’expérience de l’oeuvre : la présence des autres spectateurs peut être prise en compte par un visiteur.

ERLICH Leandro (né en 1973), Bâtiment, installation, Paris, 2004 et 2011. Un miroir monumental incliné reflète le décor d’une façade horizontale. Le public qui se positionne sur cette dernière a le vertige et défie les lois de la gravité en se regardant dans le reflet verticalisé et en adoptant des postures de circonstance.

Vocabulaire attendu pour analyser et comparer les oeuvres du corpus proposé :

Serpent d’Océan de Huang Yong Ping : https://www.profartspla.site/wordpress/2022/07/25/vocabulaire-a-maitriser-a-partir-des-dossiers-sur-hung-yong-ping/


Plafond au bestiaire peint du n°8 rue Poncelet, Metz, détrempe (pigments, eau et colle soluble) sur planches de chêne, XIIIème siècle, Musée de la Cour d’Or, Metz : oeuvre « in situ » mais à expliquer car c’est anachronisme (le terme in situ date des années 1960) et elle ne n’est plus aujourd’hui puisque les plafonds ont été déplacés au musée grâce à l’architecte Wilhelm Schmitz, qui eut la possibilité d’en faire un relevé in situ avant dépose. La découverte de ces deux plafonds peints médiévaux au printemps 1896 s’est produite lors des travaux de rénovation d’une ancienne maison au n°8 rue Poncelet à Metz qui allait devenir une école supérieure de jeunes filles. Point de vue du spectateur en contre – plongée (oeuvre au dessus de lui comme la voûte de la Chapelle Sixtine de Michel-Ange au Vatican). Bestiaire médiéval, animaux hybrides peints de façon décorative sur mobilier en bois, avec pigments naturels > spectateur plongé dans pièce sombre, sans lumière naturelle (conservation de ces supports et pigments fragiles), proche de la Black Box, spectateur plongé dans univers du Moyen-Âge. Oeuvre figurative mais avec comme référent des figures imaginaires (monstres, hybrides, animaux fantastiques).


La Grande Touffe d’Herbes, d’Albrecht Dürer (1471-1528), aquarelle et gouache sur papier, 41 x 31,5 cm, réalisé dans son atelier de Nuremberg en 1503. Collection graphique du musée Albertina, Vienne (Autriche) https://sammlungenonline.albertina.at/?query=search=/record/objectnumbersearch=[3075]&showtype=record : domaine du dessin (art graphique), grand dessinateur, graveur, orfèvre et peintre de la Renaissance allemande, également connu comme théoricien de la géométrie et de la perspective linéaire. Dürer avait aussi un atelier dans lequel de nombreux apprentis se formaient (« Il n’y a nulle honte à apprendre, car un bon travail exige de bons conseils », écrivait Dürer) et reproduisaient ses oeuvres, en gravure. Oeuvre figurative, représentation très détaillée, naturaliste (et non réaliste), mimesis (imitation très fine de la réalité), planche naturelle scientifique, peint d’après le motif, sur le vif ? Ce n’est pas une Nature Morte (objets inanimés, êtres morts), détail d’un paysage, point de vue particulier (au ras du sol), touffe d’herbes : sujet audacieux car pas noble. Spectateur doit être proche de l’oeuvre pour en savourer tous les détails. Artiste connu pour son Rhinocéros, son monogramme, ses gravures de l’Apocalypse, …

Le spectateur doit s’approcher de l’oeuvre :

Vue avec son dispositif d’exposition au musée Albertina.

Sans Titre de Djamel Tatah (1959 -), 1999, huile et cire sur toile (5 éléments jouxtés), 220 x 760 cm, Centre national des Arts Plastiques, Paris. Vue de l’exposition La Répétition, Centre Pompidou Metz, 04/02/2023 au 27/01/2025. Oeuvre figurative, Polyptyques, monumentale, hauteur d’accrochage choisie par l’artiste : les personnages peints sont à la même hauteur que les spectateurs, parler de votre expérience de visiteur, confusion silhouettes peintes et autres visiteurs, format très allongé nécessite un déplacement comme travelling au cinéma.

Le spectateur doit prendre du recul pour voir l’oeuvre dans sa totalité.


Rose de Ann Veronica Janssens (1956 – ), 2007, installation lumineuse avec projecteurs et machine à brouillard, dimensions variables, Centre Pompidou Paris. Installation, abstraction géométrique, immersion du spectateur (teinté par la couleur lui-aussi, immergé dans le brouillard), expérience sensorielle, ambiance colorée, lumière couleur, lumière, brouillard = immatérialité, point de vue du spectateur : doute ? de face, de haut, de dessous, oeuvre fait espace (colore la pièce), oeuvre à « matérialité intermittente » (elle n’existe que le temps de son exposition : définition de Jean-Marc Poinsot). Ce qu’elle nomme ses “super espaces”, naissent de l’éclairage, de la température, de la densité de l’air ou du bruit, autant de données qui jouent avec l’appréhension sensorielle de notre environnement. La lumière reste toutefois son champ d’action principal, à travers ses diverses utilisations, elle parvient ainsi à brouiller les limites du perceptible. 


Sujet partie 2A : commentaire critique

Définition : L’art, les sciences et les technologies

Art, sciences et technologies sont des domaines du savoir humain qui sont souvent opposés, pourtant arts, sciences et technologies ont toujours été en corrélation. Les artistes innovent grâce aux découvertes scientifiques (théorie de la couleur de Chevreul) ou techniques (invention du tube de peinture en zinc permettant le pleinairisme). Les découvertes scientifiques sont révélées par des artistes (dessins de foetus de Léonard de Vinci)

ou sont aussi nuancées par des artistes lanceurs d’alerte (Eduardo Kac et son lapin Alba qu’il expose après sa découverte dans un laboratoire de lapins exprimant la protéine fluorescente verte).


Machine et talent : complémentarité ou opposition ?

> est-ce qu’une machine peut aider un artiste à créer ? voire le supplanter (faire mieux que lui) ? voire le remplacer ? (questionner le statut de l’artiste : https://www.profartspla.site/wordpress/Glossaire/artiste/ ).

Relations entre les artistes et les machines à créer : lister ces relations avec des exemples artistiques

  • Dédains : artistes et machine à créer = opposition. Pour l’Académie, au XVIIème siècle, si un artiste s’aide de machine à dessiner (chambre noire, pantographe), c’est qu’il n’est pas doué.
  • Outils : artistes utilisent des machines à créer. De nombreux artistes utilisent des appareils optiques et techniques pour aider à la réalisation de la perpective (Chambre noire de Vermeer ou les Vedute de Canaletto) ou à la représentation monumentale (projection d’images des peintres hyperréalistes ou streetartistes).

Sujet partie 2B : not d’intention et projet d’exposition

Proposez un projet d’exposition mettant en tension matérialité et immatérialité = mettre en opposition matérialité et immatérialité

Matérialité : voir glossaire. Matérialité de l’oeuvre (sculpture, aquarelle, bois peint) opposée à l’immatérialité de son espace (salle d’exposition avec effets lumineux, brouillard, fumée, sonores, circulation d’air, projections numériques, reflets dans des miroirs cf Yayoi Kusama, dans de l’eau cf Narcisse, des ombres cf Dibutades).

Sous le commissariat du philosophe Jean-François Lyotard et du théoricien du design Thierry Chaput, accompagnés d’une équipe de conseillers scientifiques, l’exposition « Les Immatériaux » a été présentée en 1985 dans la Grande Galerie, au niveau 6 du Centre Pompidou. Les commissaires ont préféré utiliser le terme de manifestation afin de se démarquer des canons de l’exposition d’art autant que de la tradition des expositions universelles de sciences et techniques. Il s’agissait de plonger le public dans une expérience nouvelle de « navigation », de « faire éprouver le sentiment de l’achèvement d’une période et la curiosité inquiète qui naît à l’aube de la postmodernité » en explorant un tournant épistémologique : les prémices d’une société informatisée amenée à remodeler la relation de l’humain au monde. https://www.centrepompidou.fr/fr/collection/films-et-nouveaux-medias/les-immateriaux et https://www.centrepompidou.fr/fr/ressources/media/VYm6jf8

Immatérialité : voir glossaire. Immatérialité de l’oeuvre (installation lumineuse avec brouillard) opposée à la matérialité de son espace (salle en sous sol du Louvre avec pierres des fondations, moquette au sol ou sur les murs, feuilles mortes sable, terre, au sol)

Exposition de Marcel Duchamp avec sacs de charbon au plafond : Pour l’Exposition internationale surréaliste à la Galerie des Beaux-Arts à Paris en 1938, Marcel Duchamp fixe au plafond 1200 sacs de charbon suspendus, au-dessus d’un poêle !

L’artiste-scénographe conçoit le hall principal d’exposition pour ressembler à une grotte souterraine avec 1200 sacs de charbon suspendus au plafond (en remplacement de parapluies prévus au départ). Une seule ampoule fournissant l’éclairage, une lampe de poche est donnée à chaque visiteur pour contempler les oeuvres à l’intérieur. Le tapis est rempli de feuilles mortes, de fougères et d’herbes, et l’arôme de torréfaction du café remplit l’air. Des hauts-parleurs diffusent des bruits de bottes de soldats et des rires hystériques de malades mentaux. 

Rappel en introduction : justifiez le choix de

  • l’oeuvre dans le corpus (in situ non car pas « déplaçable » ; oeuvre vue en vraie donc expérience personnelle à relater ; format facile à déplacer, à éclairer ; Couleurs, matières, textures particulières, …
  • du lieux proposé (connu, quelles particularités ? pas connu, imaginaire OK mais quelles particularités aussi ?).

Des oublis fréquents : quel type d’exposition ? (cf glossaire) son titre ? sa durée ? sa signalétique ?

Des croquis peu nombreux, trop petits, peu visibles, peu communicants. Pensez à découper dans les reproductions données dans le sujet.