Le paysage-monde ou paysage mondial ou encore paysage universel traductions du terme allemand Weltlandschaft, est un type de composition de la peinture occidentale montrant un paysage panoramique imaginaire vu d’un point de vue surélevé comprenant des montagnes et des plaines, de l’eau et des bâtiments. Le sujet de chaque tableau est généralement un récit biblique ou historique, mais les personnages qui composent cet élément narratif sont éclipsés par leur environnement.
Le paysage du monde est apparu pour la première fois en peinture dans l’œuvre du primitif flamand Joachim Patinir (vers 1480-1524), dont la plupart de ses peintures sont de ce type, montrant généralement des sujets religieux, mais commandées par des mécènes laïques. « Ils étaient des compilations imaginaires des aspects les plus attrayants et les plus spectaculaires de la géographie européenne, assemblés pour le plus grand plaisir du riche voyageur en fauteuil », donnant « un composite idéalisé du monde pris en un seul regard olympien ». ( citations d’Ann Sutherland Harris dans son ouvrage Seventeenth-century Art and Architecture, p.378 et 431, édité en 2005).
Le terme allemand Weltlandschaft a été utilisé en 1918 pour l’œuvre de Joachim Patinir par Ludwig von Baldass (historien de l’art autrichien, professeur et auteur renommé, spécialisé dans la peinture des Pays-Bas anciens), qui le définit comme la représentation de « tout ce qui paraissait beau à l’œil : la mer et la terre, les montagnes et les plaines, les forêts et les champs, le château et la cabane ».
Les peintures sont relativement petites et utilisent un format horizontal ; cela allait devenir si standard pour les paysages dans l’art qu’il est maintenant appelé format « paysage » dans des contextes ordinaires, mais à l’époque c’était une nouveauté considérable, car « les peintures sur panneaux portables étaient presque toujours de format vertical avant 1520 » et « les paysages de Patinir ont été parmi les premiers petits panneaux horizontaux » (in Albrecht Altdorfer and the Origins of Landscape de Christopher S.Wood, 1993, Reaktion Books, London). Il utilise généralement trois couleurs de base pour articuler ses compositions, avec un premier plan brunâtre, une zone médiane bleu-vert et des bleus au loin. La ligne d’horizon est relativement haute sur le plan de l’image.
Joachim Patinir
Le Repos pendant la Fuite en Égypte, 1518-1520
huile sur bois, 121 x 177 cm
Musée du Prado, Madrid.
Patinir a réalisé plusieurs versions de ce tableau.
Pierre-Paul Rubens
Été, Paysans allant au marché, vers 1618, huile sur toile, 142,8 x 222,8 cm, Royal Collection, Windsor.