La perspective atmosphérique ou aérienne consiste à créer l’illusion de la profondeur par l’utilisation de dégradés de tons ou de couleurs qui s’estompent avec la distance. Elle joue sur les effets de contraste entre les plans du tableau : très sombre et précis au premier plan, très pâle, bleui aux contours flous en arrière-plan.
Cette perspective apparaît au début du XVème siècle chez les maîtres flamands, dans le Nord de l’Europe, grâce à la mise au point de la peinture à l’huile qui par les couches en glacis permet ces effets de dégradés, de nuances, de transparence, d’estompe.
« Il existe une autre perspective que j’appelle aérienne » Léonard De Vinci
Les Italiens auraient inventé la perspective linéaire tandis que les Flamands (Joachim Patinir) auraient inventé la perspective aérienne ou atmosphérique. Chez Patinir, la profondeur est liée à un phénomène lumineux. Au fur et à mesure que la distance augmente les détails tendent à s’atténuer jusqu’à disparaître à l’horizon et les couleurs vont en se dégradant et en se refroidissant : les tons terre au premier plan, bleuissent au second, pour s’évanouir dans un bleu gris diaphane.
Saint Jérôme en pénitence, dans le désert de Joachim Patinir, 1521, huile sur bois 78 x 137 cm, musée du Louvre, Paris.
Le Baptême du Christ, commencé par Andrea del Verrocchio et achevé par Léonard de Vinci entre 1472 et 1475, huile et détrempe sur bois de peuplier de 177×151 cm, Palais des offices, Florence. Première mise en pratique d’estompage des couleurs dans l’atmosphère, vers le lointain.
Salle Léonard de Vinci, étage 2 de la Galerie des Offices, Florence :
Voir aussi à perspective, sfumato.
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