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Dada ou Dadaïsme

Mouvement artistique né de l’horreur du carnage de la Première Guerre Mondiale et du dégoût des institutions et idéologies l’ayant engendré, Dada entend subvertir et détruire des valeurs sociales, morales et culturelles désormais caduques.

Regroupés en 1916 au Cabaret Voltaire, ces artistes veulent faire table rase des règles du passé, leur mouvement se généralise et connaît en 1917 un grand essor à Zurich, en Suisse, territoire neutre. En janvier, la galerie Corray accueille la première exposition Dada, mêlant des oeuvres du groupe à des pièces cubistes et africaines. En mars, la galerie Dada lui succède, proposant expositions, conférences et soirées auxquelles participent Tristan Tzara, Marcel Janco, Hans Arp ou Hugo Ball. À Zurich toujours, le premier numéro de la revue Dada paraît en juillet sous la direction de Tzara, et comprend poèmes, textes théoriques et illustrations placés sous le signe de la dérision et de l’expérimentation.

Le mot Dada, trouvé au hasard dans les pages d’un dictionnaire « ne signifie rien », il agit dans toutes les langues comme un défaiseur de sens, il est la parole qui exprime au mieux l’essence du mouvement. Néanmoins, avant la découverte du mot et la création à Zürich du célèbre Cabaret Voltaire, où eurent lieu les principaux événements dada, « l’esprit dada », comme le nomment les critiques, existait déjà à Paris et New York dans les activités de Marcel Duchamp, Francis Picabia, Man Ray ou du poète Jacques Vaché.

S’attaquant au rationalisme et aux valeurs du XIXe siècle, reflet d’une culture bourgeoise qui conduit au grand carnage de la Première Guerre mondiale, Tristan Tzara, dans son Manifeste Dada 1918, prône le principe de contradiction, le paradoxe, le non sens, à l’enseigne du mouvement de la vie. Si Dada refuse la logique, ce n’est pas dans un simple cri de révolte qu’il s’exprime, mais par des œuvres d’art, même si elles se donnent comme anti-art.
« L’artiste nouveau proteste : il ne peint plus/ reproduction symbolique et illusionniste/ mais crée directement en pierre, bois, fer, étain, des rocs des organismes locomotives pouvant être tournés de tous les côtés par le vent limpide de la sensation momentanée », affirme Tzara dans son Manifeste qui, assumant la contradiction, se dit « contre les manifestes ».
Les Dadas libèrent l’art de la soumission à un sens préétabli, ils libèrent les matériaux, la langue et toutes les formes d’expression plastique et verbale.

https://mediation.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-dada/ENS-dada.htm

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