Le « Grand Tour » est une tradition culturelle européenne des XVIIème, XVIIIème et début du XIXème siècles, consistant en un long voyage à travers l’Europe effectué principalement par de jeunes aristocrates britanniques, mais également par d’autres Européens fortunés. Ce voyage était considéré comme une étape essentielle dans l’éducation d’un jeune homme (et parfois d’une jeune femme) de bonne famille.
Au XVIIIème siècle, le Grand Tour comporte une fonction sociale car il permet de montrer un certain niveau de richesse et d’éducation, et pour certains permet une ascension sociale, cela s’accorde parfaitement avec l’esprit et la pensée des Lumières à l’époque (prône les échanges intellectuels et la valeur émancipatrice du voyage).
Sa dimension pédagogique est incontestable, elle en est même la finalité.
Le but principal du Grand Tour était donc d’enrichir les connaissances des jeunes voyageurs en leur offrant l’occasion de découvrir les hauts lieux de la culture classique et de la Renaissance. Les destinations courantes comprenaient l’Italie (avec des villes comme Rome, Florence et Venise), la France, la Suisse, l’Allemagne et les Pays-Bas. Ce voyage offrait aussi une occasion de mûrir, d’élargir ses horizons et de rencontrer des personnalités influentes de l’époque. Les jeunes nobles profitaient du Grand Tour pour acheter des œuvres d’art, des antiquités, des livres rares et autres objets de valeur, contribuant au-delà de leur propre culture, à la culture matérielle de leur pays d’origine.
L’Italie, évidemment Rome était le point culminant, avec ses ruines antiques, ses œuvres d’art de la Renaissance et du Baroque. Florence et Venise étaient également des destinations majeures pour leurs trésors artistiques et architecturaux, une étape clé, où les voyageurs pouvaient parfaire leur langue et leur connaissance des arts.
La portée artistique d’un tel voyage et de si belles rencontres ne peuvent que contribuer à enrichir les sujets, la palette et la technique des artistes. L’Italie c’était aussi l’occasion de voir les grands maîtres du passé, de la Renaissance. Rome, en particulier, était une source inépuisable d’inspiration avec ses ruines antiques, ses fresques, ses sculptures et ses œuvres de la Renaissance. Les collections d’antiquités et d’œuvres d’art formées durant le Grand Tour ont souvent constitué les bases des musées et galeries d’art modernes.
Le Grand Tour permettait aux peintres de travailler avec des maîtres renommés ou d’assister à leurs ateliers, ce qui était essentiel pour leur formation et leur progression artistique. Par exemple, l’Italie était particulièrement réputée pour ses académies et ateliers d’art.
C’est aussi pour les peintres d’enrichir leur répertoires (architectures, paysages… à l’heure où des paysages imaginaires vont surgir, mêlant réalité et fiction), enrichir leur réseau, carnet d’adresses voire même se faire connaître et décrocher des commandes.
Le Grand Tour va devenir pour les aristocrates un moyen de collectionner et valoriser la diversité de leur culture, quand l’artiste lui, va s’enrichir personnellement et stylistiquement.
Mais la tradition du Grand Tour a commencé à décliner à la fin du XIXème siècle, en partie à cause de l’évolution des moyens de transport, comme l’arrivée des chemins de fer, et de l’évolution des systèmes éducatifs qui offraient de nouvelles formes d’apprentissage. Néanmoins, l’idée du voyage éducatif a perduré… car, les voyages forment la jeunesse !
Voir aussi cette page : https://histoiredesarts.culture.gouv.fr/Dossiers-thematiques/Le-Grand-Tour-et-voyage-d-artistes-en-Italie-du-XVIIe-au-XIXe-siecles
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