La couleur des murs est un bon objet de réflexion pour introduire à la vaste question de la présentation des œuvres d’art dans un musée.
« Le blanc tue toute peinture, en dehors de l’art du XXème siècle et de l’art contemporain. Lorsque vous placez une peinture académique ou impressionniste sur un fond blanc, le rayonnement du blanc, son halo d’indétermination autour de l’oeuvre empêchent la révélation des contrastes de valeur, parfois si subtils. Le blanc est l’ennemi de la peinture, à mon avis », explique Guy Cogeval, président du Musée d’Orsay et de l’Orangerie de 2008 à 2017.
Musée des beaux-arts de Nancy, février 1999 : à l’issue de travaux d’extension spectaculaires (dont une importante fouille archéologique), une nouvelle aile contemporaine conçue par l’agence de Laurent Beaudouin, est inaugurée. Les surfaces d’exposition sont alors multipliées par deux et un projet de mise en couleur signé par l’architecte est inauguré. La conservatrice est parfois gênée lorsqu’elle veut fournir à une artiste contemporaine la possibilité d’une intervention qui porte justement sur la couleur (Cecile Bart en 2005 Exposition : « Quand le 21ème regarde le 18ème« . Il y a aussi comme un implicite du mur blanc, base souhaitée de la production renouvelée du spectacle muséal (changement d’exposition et de collections plus rapides et fréquentes : repeindre régulièrement un mur blanc est plus facile).
Reste à savoir si blanc et neutralité sont vraiment synonymes.
Musée des Beaux-Arts d’Orléans
Vidéo de présentation du musée : https://youtu.be/jUMmZCGoA-0
Oeuvres de Pierre Bonnard exposées dans le pavillon Pierre-Lassonde du Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ).
Pour cette exposition intitulée « La couleur radieuse« , le MNBAQ a rassemblé une centaine d’œuvres appartenant à 33 prêteurs de 8 pays différents, en collaboration avec le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris. La commissaire Jacqueline Munck, du Musée d’Art moderne, explique que « c’est d’abord avec la couleur que Bonnard nous happe : le visiteur prend conscience de la couleur de l’objet avant l’objet lui-même. » Les murs colorés entrent en dialogue et comme en prolongement des oeuvres.
Les expositions permanentes du Musée d’Orsay et de l’Orangerie
Différentes salles du Musée d’Orsay ont été rénovées en 2016 avec les peintures Tollens.
Au rez-de-chaussée côté Seine, les Cabinets d’architecture, salles 17 et 21, ainsi que celle de la Collection Chauchard – Ecole de Barbizon, ont été repeintes avec le vert T1084-5. Dans les salles 22 et 23, Arts décoratifs Second empire, c’est le rose T1140-4 qui a été choisi. Quant à la salle 9, pour l’accrochage temporaire de la Collection Marcie-Rivière au rez-de-chaussée côté rue de Lille, ce sont les teintes T2131-1 Caoutchouc et T2069-6 Tomette, qui mettent en valeur les œuvres. On retrouve également un bleu gris, T2020-1 Toits parisiens, au niveau 2 dans la salle 68 pour la Collection Max et Rosy Kaganovitch.
Les peintures Tollens sont également appliquées dans les espaces tertiaires (notamment les bureaux de la Présidence du musée), avec la teinte verte T2041-1 Herbacé de notre nuancier TOTEM.
La salle des Nymphéas du musée de l’Orangerie a également été entièrement repeinte en blanc, avec la contrainte non négligeable pour les peintres, de contourner tous les panneaux pour la mise en peinture.
Source : https://www.tollens.com/la-marque/partenariats/tollens-au-musee-d-orsay
Les expositions temporaires
C’est la peinture Flat Hydro de Tollens qui a été choisie pour les expositions temporaires, idéale pour le traitement des grandes surfaces et tous les projets de décoration intérieure. Elle est appliquée sur la peinture d’impression Tol-Prim C (classée Ecolabel et A+).
– Les Archives du Rêve
Le musée de l’Orangerie présente une collection de plus 200 dessins, à travers l’exposition Les Archives du Rêve, en 2014.
La scénographie suit le principe du choix des œuvres : faire rêver les visiteurs. Virginia Fienga (architecte-scénographe) a choisi 3 teintes issues du nuancier TOTEM : un rouge velouté recouvre le volume des salles et entraîne le public dans un voyage chatoyant. L’ensemble des modules est rythmé par des panneaux gris de tonalité chaude, qui contrastent avec le rouge écarlate et les décors. Le cœur de l’exposition est peint dans un autre gris foncé, ce qui renforce la beauté des dessins de nus féminins.
– Van Gogh / Artaud
Cette exposition temporaire du Musée d’Orsay était présentée du 11 mars au 6 juillet 2014 : Vincent Vang Gogh et Antonin Artaud – Le suicidé de la société. Un titre issu de l’ouvrage d’Antoine Artaud, Van Gogh – le suicidé de la société.
Virginia Fienga, la scénographe en charge de la conception de cette exposition, a opté pour 4 couleurs aux tonalités chaudes et veloutées, issues du nuancier TOTEM et de la Collection Inspired by Pantone® de Tollens. La couleur noire plonge les visiteurs, dès l’entrée, dans l’univers tourmenté des deux artistes. 3 autres teintes viennent compléter cette rétrospective et rehausser les coloris vifs et les touches expressives des tableaux.
– Gustave Doré
L’exposition Gustave Doré – L’imaginaire au pouvoir, se tenait jusqu’au 11 mai 2014 au Musée d’Orsay.
L’architecte d’intérieur et scénographe, Nathalie Crinière, a opté pour des teintes subtiles qui mettent en valeur les tableaux gigantesques de l’artiste, ses toiles plus intimes ou ses gravures. 8 couleurs de peinture issues du nuancier TOTEM ont été sélectionnés pour former une palette de gris froids et chauds, ponctuée par quelques touches de bleu, vert et rouge.
– Masculin / Masculin
L’exposition Masculin/Masculin a eu lieu du 24 septembre 2013 au 2 janvier 2014. Le scénographe Hubert Le Gall a sélectionné 6 teintes subtiles, entre gris coloré et tons saturés, issues du nuancier TOTEM de Tollens.
– Frida Kahlo
Le Musée de l’Orangerie a exposé des œuvres du couple d’artistes mexicains Frida Khalo / Diego Rivera, du 9 octobre 2013 au 13 janvier 2014. Pour cette exposition, Hubert Le Gall (scénographe) a pris le parti de souligner les œuvres par 7 teintes franches et lumineuses, d’une élégance primaire, sélectionnées dans le nuancier TOTEM de Tollens.
– Allegro Barbaro
L’exposition Allegro Barbaro s’est tenue au Musée d’Orsay du 15 octobre 2013 au 5 janvier 2014.
Ce sont ici 4 teintes denses et profondes issues du nuancier TOTEM de Tollens qui ont su souligner la richesse des œuvres hongroises du début du XXème siècle.
Questions possibles :
– le support d’accrochage doit-il être neutre ou établir un dialogue entre les œuvres et leur lieu d’accrochage ?
– le support d’accrochage influence la perception du spectateur, comment les artistes ou scénographes ou commissaires d’exposition en ont-ils joué ?
– la remarque de Brian O’Doherty sur l’accrochage des salons au XIXe siècle ne suggère-t-elle pas qu’une partie de la peinture moderne, en devenant visuellement de plus en plus autoréférentielle, est finalement devenue spatialement de moins en moins autonome, car de plus en plus soucieuse de son lieu d’accrochage, sa pleine appréciation étant sans doute en partie conditionnée par ce white cube ?
– murs blancs et neutralité sont-ils vraiment synonymes ?
Voir aussi le White Cube et la Black Box.
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