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Image positive-négative

En informatique

une image négative est une image dont les couleurs ont été inversées par rapport à l’originale ; par exemple le rouge devient cyan, le vert devient magenta, le bleu devient jaune et inversement. Les régions sombres deviennent claires, le noir devient blanc.

En photographie

En procédant au développement d’une photographie négative, on obtient une ou plusieurs photographies que l’on appelle positives. On peut obtenir plusieurs images positives à partir d’un même négatif. Non seulement les couleurs sont restituées mais il est aussi possible d’agrandir les photos en utilisant un agrandisseur.

Négatif de la photographie Derrière la gare St-Lazare) d’Henri Cartier-Bresson, 1932.

Alors que la Seconde Guerre mondiale commençait en 1939, Henri Cartier-Bresson découpait des négatifs 35 mm de leur cadre pour les faire rentrer dans une petite boîte à biscuits Huntley & Palmers et les mettre à l’abri. Près de de 50 ans plus tard, Georges Fèvre, l’imprimeur de Cartier-Bresson à Picto Labs à Paris, a placé 1 932 négatifs sur la table lumineuse.

« Je regardais à travers les espaces d’une barrière avec mon appareil photo… » écrivait-il. « L’espace entre les planches n’était pas suffisamment grand pour mon objectif, ce qui explique pourquoi la photo est coupée à gauche. » La partie vide de la photo est retaillée à l’impression des tirages.

Curieusement, le crénelé des perforations manque sur l’un des côtés de la pellicule. Elle a probablement été fabriqué sans ou quelqu’un les a coupés. J’ai demandé à Cartier-Bresson : « Je les ai avalés », a-t-il dit ! (rires).

John Loengard. Celebrating the Negative est une exposition itinérante. Pour plus d’informations :
http://www.curatorial.com/john-loengard

Tirages de 40 x 30 cm, épreuves gélatino-argentique du Centre Pompidou Paris, en deux versions, dont l’une est plus sombre.

NÉGATIFS SUR SUPPORT PAPIER
Calotype : négatif papier ou Talbotype (du nom de son inventeur, l’Anglais William Fox Talbot en 1839, brevet en 1841) est très utilisé en France, notamment à l’occasion de la Mission héliographique de 1851. Cette invention inaugure le système « négatif/positif », offrant la possibilité de tirages multiples. Le calotype est utilisé de 1840 à 1860. Le papier est immergé dans une solution de nitrate d’argent, puis dans un bain d’iodure de potassium. On le sensibilise dans une solution de gallo-nitrate d’argent et on le révèle à chaud dans du gallo-nitrate d’argent, fixé à l’hypo-sulfite de soude. On en tire, en général, des épreuves sur papier salé.

Papier ciré : c’est une amélioration du calotype, le support papier étant rendu plus transparent par imprégnation d’huile ou de cire.


NÉGATIFS SUR SUPPORT VERRE

Plaque de verre à l’albumine : mis au point en 1847 par Nièpce de Saint-Victor, le négatif sur plaque de verre albuminée produit des images d’une grande finesse, mais reste d’une sensibilité très faible. Le verre est enduit d’une préparation à base d’albumine et d’iodure de potassium, sensibilisé dans une solution de nitrate d’argent et d’acide acétique, développé à l’acide gallique, puis fixé au thiosulfate de sodium (préparation délicate et plaque peu sensible).

Plaque de verre au collodion : ce procédé, inventé par Frederick Scott Archer en 1851, est utilisé jusqu’en 1885, où il est remplacé par l’émulsion à la gélatine. Le collodion est un liquide sirupeux et opalescent qui provient de la dissolution du « coton poudre » dans une solution d’alcool et d’éther (« coton poudre » découvert en 1846 : il s’agit d’un puissant explosif obtenu par l’action de l’acide azotique sur le coton).

Procédé au collodion humide : l’émulsion est coulée sur la plaque de verre sans reprise possible, puis sensibilisée dans un bain d’argent. Il faut utiliser la plaque encore humide, la développer immédiatement après la prise de vue dans de l’acide gallique ou du sulfate de fer ammoniacal et la fixer au cyanure de potassium, puis à l’hyposulfite. Ces plaques peuvent être vernies (gomme). Cette matière est instable (proche du nitrate de cellulose ou du celluloïd).

Procédé au collodion sec (vers 1860) : par cette amélioration permettant une utilisation plus facile du collodion humide en y ajoutant des substances hygroscopiques telles que le tanin ou le miel, la netteté est meilleure, les plaques se conservent plus longtemps mais sont moins sensibles. Le procédé au collodion, malgré ses difficultés d’utilisation, est employé durant près de quarante ans.

Plaque de verre à la gélatine (Maddox, 1871) : le gélatino-bromure d’argent remplace progressivement l’émulsion au collodion sur support verre à partir de 1880, puis à partir de 1888 sur support souple. Les émulsions sont sensibilisées en usine et vendues prêtes à l’emploi. Elles demeurent encore employées de nos jours. L’émulsion est à base de gélatine (servant de liant) et de sels d’argent.


NÉGATIFS SUR SUPPORT SOUPLE

L’emploi de l’émulsion à la gélatine (gélatino-bromure d’argent) s’étant généralisé, on cherche à peu à peu à obtenir un support réunissant les qualités physiques et chimiques susceptibles d’assurer le maximum de confort à l’utilisation ainsi que la meilleure conservation.

Support papier (Eastman, 1884-1888) : American stripping film (1886), bobine de film.
– Support celluloïd (Goodwin-Eastman, 1886) : substance à base de cellulose et de camphre.
– Support nitrate de cellulose (Carbutt, 1889) : matière semblable au coton-poudre, instable et dangereuse, interdite en 1951 ; est très employée    dans le cinéma et la photographie.
 Support diacétate de cellulose (1923).
 Support acétate de cellulose (Eastman, 1934) : étant plus stable et non inflammable spontanément en présence de forte chaleur, remplace le nitrate.
– Support triacétate ou Safety film (1948).
– Support polyester – Safety film (vers 1955-1960).

En gravure

La matrice, plaque gravée ou incisée, est le négatif qui servira à éditer des estampes en plusieurs exemplaires.

Plaque de cuivre, estampe sur la presse de Rembrandt, dans sa maison natale à Amsterdam : https://www.rembrandthuis.nl/nl/
Synonymes :
négatif, négative, positive
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