Etudiant à l’ENSAD de Nancy

« Je suis donc toujours à l’école nationale supérieure d’art et de design de Nancy, maintenant en deuxième année option Art.
Ma première année a été je dois le dire une année heureuse : j’ai élargit mes connaissances artistiques, j’ai vécu de nouvelles expériences (performances, son, productions collectives, installations et j’en oublie sûrement), au premier semestre nous avons fait beaucoup de sorties (Vents des forêts, biennale de Mulhouse, musée Unterlinden de Colmar, magasin de design Vitra à défaut du musée, vernissage au FRAC lorraine et à Octave Cowbell, Centre Pompidou Metz, vernissages à Nancy), je me suis constitué un bon groupe d’amis (je l’espère) mais surtout une amie avec qui je partage beaucoup de points de vues et d’intérêts plastiques, et puis bien sûr la vie étudiante tout en restant l’élève discret que j’étais.

Mes résultats étaient très bons (B au bilan du 1er semestre et par principe B a été la note maximale pour le second semestre mais j’ai cru comprendre que si il n’y avait pas eu de confinement ça aurait pu être un A…!)
Toute la promotion a pointé une déception quant aux accès aux ateliers… En première année, seuls les ateliers bois et de gravure (pour imprimer des linogravures) sont réellement accessibles. Les autres ne le sont pas car il manque de personnel encadrant ou parce que les professeurs attendent que nous ayons eu une initiation. Mais globalement une grande part de l’emploi du temps est dédié aux cours théoriques, ce que beaucoup d’entre nous ne savions pas.

Avant d’entrer en deuxième année le confinement est passé par là et à la fois été merveilleux (étant donné que j’étais confiné chez mes parents à la campagne) mais aussi dur pour le moral comme pour beaucoup de personnes !

Me voilà donc qui suis entré en Art avec des incertitudes sur ma pratique, notamment en peinture car je n’arrive plus à peindre de mon propre élan en tout cas alors que je voulais que ce soit la majeure partie de mon travail.. olalala vous le voyez venir l’artiste tourmenté « qui n’y arrive plus »…!!!!!! Ce sentiment a été exacerbé par le fait que j’ai longtemps eu l’impression que la peinture n’avait pas sa place en art contemporain et par le fait que je connaisse peu l’art contemporain même ! maintenant j’apprends que ma vision était erronée bien qu’elle puisse avoir été vraie il y a des décennies. Un cours intitulé « pensées plastiques » a été réellement un coup de massue car j’ai cru avec les raccourcis que j’avais en tête qu’on y ferait que de l’art conceptuel et donc contemporain ou de l’art contemporain et donc conceptuel. Grâce à ce cours et à d’autres je découvre enfin peu à peu des artistes contemporains, enfin c’est à dire post art moderne.. comme Beuys que j’adore (étrange non? avec la vision moderne que j’avais de l’art) et qui me pousse à penser d’autres formes et d’autres matériaux que ceux de la tradition. En résumé depuis le confinement je pense traverser des moments de déprime assez forts mais qui je pense font évoluer mon regard et mon esprit, pas tellement ma technique malheureusement.

Voilà un résumé de l’année qui vient de s’écouler sans préciser que cet été je suis allé à Berlin (Gemälde galerie, Hamburger Bahnof, Altes Museum…) où je pense avoir vécu des moments culturels fondamentaux.. Aussi des vacances en Bretagne où avec mon amie nous avons tenté de travailler sur le mysticisme, l’archéologie, le rapport à la nature et aux traditions (les Gauguin contemporains en quelque sorte???). Voilà autant d’expériences qui je pense mijotent en moi ».