Apparues avec Giorgio Vasari au XVI ème siècle, les monographies d’artiste structurent l’histoire de l’art occidental.
Outil de référence sous forme de livre, elles contribuent à la connaissance et la reconnaissance du travail des artistes.
À la différence du catalogue d’exposition (ouvrage qui ne présente qu’une période ou un aspect spécifique) la monographie – et le catalogue raisonné – vise à retracer le parcours d’un artiste et à mettre en cohérence les grandes tendances de son travail.
C’est en effet bien souvent au moment de concevoir une monographie, par un long et passionnant travail de désarchivage, que se révèle le fil conducteur, parfois inconscient, d’une carrière.
“Les monographies redonnent vie à un artiste. Elles sont un révélateur.” Pierre Rosenberg, historien de l’art et ancien président-directeur du musée du Louvre.
Source : https://www.lelivredart.com/les-monographies-d-artiste/
La rétrospective monographique constitue à notre époque un genre de manifestation régulièrement proposé par les institutions culturelles, dont la vie est rythmée par une succession d’expositions temporaires. Réunir l’oeuvre d’un artiste, vivant ou décédé, est devenu une pratique courante, avec laquelle le public est depuis longtemps familiarisé. Mais dans la France du milieu du XIXe siècle, son apparition avait de quoi surprendre : les expositions étaient peu nombreuses et réservées essentiellement aux artistes vivants, dont la production ne pouvait être contemplée que de manière partielle lors du Salon officiel.
Deux ans après les rétrospectives remarquées de plusieurs artistes dans l’Exposition universelle de 1855, comme une rétrospective complète de la carrière de Jean-Auguste-Dominique Ingres et d’Eugène Delacroix, avec 35 de ses tableaux, l’exposition de l’oeuvre de Paul Delaroche, ouverte quelques mois après sa disparition, connut de ce fait un grand retentissement. Son immense succès encouragea la pérennisation de cette nouvelle forme d’hommage posthume, qui reprenait un modèle anglo-saxon. Cette thèse propose une analyse de l’émergence de la rétrospective sur une période de trente années (1855-1885), période qui vit la pratique instituée, exploitée, appropriée et instrumentalisée, mais aussi transformée et diversifiée. Elle concerne pour une large part des expositions d’artistes disparus et, dans une moindre mesure, les rétrospectives d’artistes vivants, plus rares et plutôt nommées des expositions monographiques.
Retenir pour différencier : rétrospective > exposition pour un artiste disparu / exposition monographique > exposition pour un artiste encore vivant.