Écologie

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Écologie

On désigne du terme « art écologique » ou encore du terme « éco-art » – cette contraction lexicale a fini par s’imposer avec les années 2000 – les diverses formes de création plasticienne dont le propos est la défense de l’écologie, de l’environnement et du développement durable.
Quelque forme qu’adopte l’œuvre se revendiquant de ce courant (qu’il s’agisse d’une peinture, d’une photographie, d’une sculpture, d’une installation, d’une vidéo ou d’une intervention publique), celle-ci vise cet objectif : sensibiliser son public aux problématiques environnementales prévalant bientôt avec le réchauffement climatique, effet de notre entrée dans la nouvelle ère de l’ « anthropocène » (Paul Jozef Crutzen, Hollande, prix Nobel de Chimie 1995 : désigne la période à partir de laquelle l’influence de l’être humain sur la géologie et les écosystèmes est devenue significative, irrémédiable voire néfaste). Si l’homme est devenu, pour le pire, le principal responsable de l’évolution géo-atmosphérique de la Terre, lutter contre la dérive anthropocénique devient un impératif, pour les artistes comme pour tout citoyen responsable.
Que la perspective adoptée par l’art écologique soit pessimiste ou, au contraire, constructive voire politique, la vocation de l’« éco-artiste » est à l’égal celle d’un.e ami.e de la Terre doublé.e d’un lanceur d’alerte. Un profond humanisme définit l’« éco-art ». Indissociable d’une vision renouvelée de la vie, ce type de création soutient que les relations entre l’humain et son environnement, naturel notamment, doivent être repensées, en ce sens, une harmonie retrouvée, refondée.

Ouvrage de référence : Un Art Écologique, création plasticienne et anthropocène de Paul Ardenne.

Les objectifs de l’auteur sont à la fois descriptifs et prescriptifs :

  • Descriptifs : « cet essai […] se prévaut d’une ambition […] d’abord documentaire : indexer des positions d’alerte, des comportements vigiles, des attitudes où solidarité, fraternité, humanisme prennent une place décisive et se traduisent en formes, en artefacts plastiques dont le thème est la préservation de l’humain et de son milieu de vie » (p. 12).
  • Prescriptifs : « rendre compte d’une préoccupation toujours plus torturante à mesure que le temps passe, préoccupation que hante cette double question, la seule qui vaille à présent : comment vivre dans un monde malade sans y simplement survivre et, de ce monde malade, que faire pour qu’il recouvre la santé ? » (p. 12).

Paul Ardenne a distingué trois « niveaux de conscience » de l’art avec la Nature :

  • la représentation
  • la création in situ avec proximité ou contact
  • le travail « partagiste », ou « activiste». L’art écologique devient un art du « soin » : il s’agit de penser « au minimum de dérangement». Les graffitis deviennent écologiques avec de la mousse par exemple, le Land Art devient un art éphémère (des tracés sur la neige, une création avec les éléments et possibilité de retour des éléments à la nature). L’art du recyclage imagine des « ready-mades » écologiques à partir de matériaux issus du commerce ou des sculptures faites avec des déchets ; L’art se fait également avec des éléments récupérés dans la nature : du bois mort, flotté.

Exemple artistique cité :

Certaines formes de l’art conceptuel peuvent être considérées comme des œuvres écologiques. L’opération 7000 chênes de Joseph Beuys en 1982 à Kassel, en Allemagne, peut, à juste titre, figurer parmi les œuvres responsables et utiles d’un point de vue environnemental. Joseph Beuys est d’ailleurs, selon Ardenne, le « grand modèle de l’artiste réparateur ».

«Sept mille chênes, dans Kassel et ses environs, vont être plantés en quelques années, des arbres reconnaissables aujourd’hui encore : chacun d’eux est matérialisé par un bloc de basalte disposé à la base de son tronc. Le message de Beuys, alors, est limpide : plus question de se servir de la nature, d’abord et surtout, comme d’un terrain de jeu pour sculpteurs, aménageurs de paysage et autres peintres d’écorces, de feuilles et de zones chlorophylliennes. Beuys, alors, vient de contribuer à la formation outre-Rhin du parti des Grünen (« verts »). Son geste, dans l’histoire de l’art du XXe siècle prend valeur de signe fort – un des premiers de qualité écologique stricto sensu. Il exprime à sa façon directe, vitaliste et contextuelle qu’il faut en traiter dorénavant avec la nature, et avec l’arbre en celle-ci, d’une façon rénovée refusant ce rite en voie de péremption qu’est l’esthétisation» p. 225.

Cette performance a été prolongée par le projet d’Ackroyd et Harvey, en 2000. 250 glands des chênes de Beuys ont été replantés avec des volontaires dans divers lieux.

https://www.centrepompidou.fr/fr/videos/video/art-ecologie/art-et-ecologie-quelles-origines

Art et écologie : 20 expositions où les artistes s’engagent pour l’environnement

https://www.connaissancedesarts.com/arts-expositions/art-ecologie/art-et-ecologie-20-expositions-ou-les-artistes-sengagent-pour-lenvironnement-11182513

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