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Frottis

Ce terme vient du verbe frotter. Il s’agit en effet de frotter le support, mais en adaptant son geste pour utiliser et révéler la matière du fond et la faire participer à la matière picturale. Un frottis s’exécute donc sur une surface texturée, que ce soit une toile ou un support quelconque dont la couche d’apprêt ou l’enduit contient des sillons ou des empreintes plus ou moins profonds.

Son but est triple :
– utiliser et révéler la texture du fond ou de la sous-couche,
– créer une vibration particulière entre la couleur du frottis qui accroche sur les aspérités du support et la couleur de fond qui remplit les creux.
– faire apparaître des matières picturales évoquant les matières de certains objets : écorce, rocaille, tissus, feuillage, grain de la peau, etc.


Composantes, caractéristiques, utilisations :

– le support. Ce sera une toile, fine ou épaisse, selon qu’on voudra rendre le frottis discret ou nettement apparent. Le frottis sera en contact direct avec la toile blanche ou étalé sur des sous-couches de peinture elles-mêmes lisses ou texturées. Plus le support présentera des reliefs et plus le frottis en révélera la texture.

Le document ci-contre montre deux exemples, à gauche un frottis réalisé à même la toile blanche, à droite un frottis de quelques couleurs réalisé sur une surface peinte en ocre jaune. Dans cet exemple, la sous couche était lisse vers la gauche, elle a été traitée par empâtements vers la droite.

– la couleur sera pas diluée. Trop liquide, elle pénétrerait dans les creux, ce qui ferait perdre tout intérêt au principe technique.

– le pinceau brosse sera sec, très peu chargé (de peinture) et tenu couché, afin que les poils ne se faufilent pas dans les creux du support.

L’Enfant Malade d’Edvard Munch,  séries de peintures, dessins et lithographies réalisées entre entre 1885 et 1926.
Version I de 1885-1886, huile sur toile de 119,5 × 118,5 cm, Oslo, Norvège.
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