La grisaille est l’un des types de peintures utilisés dans la fabrication de vitraux et une technique picturale en camaïeu de tons gris ou ocres-bruns.
Pour le vitrail, la nuance colorée peut varier en fonction de l’oxyde métallique utilisé qui fond lors de la cuisson des pièces en verre peint.
Oxydes métalliques | Couleurs selon le degré de calcination |
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Sulfate de fer Fe O3 | 650° rouge orangé ; 710° rouge violet |
Oxyde fer Fe3 O4 | Noir ordinaire |
Oxyde de zinc + oxyde de fer hydraté | 850° brun jaune |
Aluminate de cobalt | Bleu |
Oxyde de cobalt + alumine | Blanc |
Oxyde de chrome + cobalt + alumine ou plomb | Vert |
Antimoniate de plomb(minium de plomb + oxyde d’antimoine) | Jaune ou sable |
Oxyde d’étain | Couleur laiteuse, opaline |
Oxyde de cuivre | Vert, rouge |

Pour la peinture et la miniature, la grisaille repose sur des nuances d’une même couleur afin d’imiter le marbre, la pierre, le bronze. Elle est donc similaire, par ce principe, au camaïeu, dans sa variante de tons nuancés (plus clairs, plus foncés) d’une même couleur.
Jean Le Tavernier, maître de la grisaille flamande, est actif entre 1434 et 1460. En 1458, le duc lui commande l’exécution des miniatures illustrant les Conquêtes et chroniques de Charlemagne, une compilation par David Aubert. C’est dans ce manuscrit que Le Tavernier porte la technique à la perfection : il réalise en moins de deux ans 75 miniatures pour les deux volumes du manuscrit.
Noël Bellemare est un peintre et enlumineur français d’origine flamande, actif entre 1512 et 1546, d’abord à Anvers, puis à Paris à partir de 1515. On lui attribue des cartons de vitraux ainsi que des miniatures. Une partie de ses enluminures ont été regroupées sous le nom de convention de Maître des Épîtres Getty, sans doute à la tête d’un atelier désigné par ailleurs sous le nom d’Atelier des années 1520.
Ce diptyque recto-verso est exposé au Musée des Beaux-Arts de Nancy
