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Pochade

Vient de « pocher », qui dans les beaux-arts, signifie exécuter rapidement et couvrir d’aplats de couleur, comme lorsqu’on travaille au pochoir.

Une pochade est une peinture figurative de petit format, exécutée rapidement, sur le vif et généralement en extérieur, l’équivalent d’un croquis en dessin.

On privilégie la rapidité d’exécution, au détriment de l’exactitude du dessin et de la couleur, afin de capter la spontanéité de l’impression.

La pochade se différencie de l’esquisse, car l’esquisse est un projet rapidement exécuté en préparation et organisation d’un travail de plus grande envergure, ne se réfère pas à une impression visuelle, mais à un ensemble qui peut être entièrement abstrait ou d’imagination.

La pochade se différencie de l’étude, faite aussi face au sujet, car l’étude pousse le soin du détail, sans souci de l’impression d’ensemble, souvent inachevé.

Jusqu’à l’époque romantique, le terme pochade s’utilise pour déprécier un travail dont les qualités académiques, c’est-à-dire le thème, la composition picturale, les proportions des figures, le « rendu » et le fini, n’étaient pas visibles ou pas maîtrisées. Du point de vue classique, la pochade n’est qu’un moyen d’exécuter des notes visuelles d’après nature et des travaux préparatoires.

Progressivement au cours du XIXème siècle, la pochade est parfois plus appréciée que le travail « fini », en ce qu’elle révèle plus le tempérament et le métier de l’artiste.

L’« impression », dont la captation est l’objet de la pochade, devient le sujet de la peinture avec les Impressionnistes.

Cette notion de la rapidité, nécessitant une grande habileté d’exécution, qui reflète le métier de l’artiste, se retrouve dans l’art japonais et dans l’art chinois.

Un temps de séchage rapide est nécessaire. L’aquarelle ou la peinture acrylique sont souvent utilisées car le travail peut être terminé et emporté en quelques minutes.  

Le cartel de La promenade de Poussin, huile sur papier collé sur toile, 33 × 51 cm, Musée du Louvre, indique « pochade de Camille Corot ». https://collections.louvre.fr/en/ark:/53355/cl010066304
Coq par Hokusai, estampe tirée d’un album de peintures datant de l’ère Bunka, an V ou VI (vers 1808-1809).(Musée Victoria et Albert, Londres)
Le Talisman, dit aussi Paysage au Bois d’Amour de Paul Sérusier (groupe des Nabis)1888, 27 x 21,5 cm. Paris, musée d’Orsay. Cette petite peinture présente toutes les caractéristiques d’une pochade : petit format, rapidité d’exécution, impression générale sans souci du détail. 
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