Argile ferrugineuse de ton rouge, qui se présente soit sous forme de bâtonnet (tendre et friable, laissant une trace sur le support), soit sous forme de plaque ou de poudre (alors délayée dans de l’eau pour former un lavis appliqué au pinceau) ; terre rougie par l’oxyde de fer, appelé hématite, la sanguine, dont la teinte va du rouge orangé au brun violacé, doit son nom à l’analogie de sa couleur avec celle du sang.
Connue depuis l’Antiquité, utilisée au Moyen Âge pour exécuter les dessins préparatoires des fresques, elle est employée pour le dessin sur papier à partir du début du XVe siècle, d’abord pour rehausser des dessins à la plume ou à la pierre noire, puis comme crayon principal à partir du XVIe siècle. Elle est appliquée sur du papier légèrement grenu, car elle ne se fixe pas sur du papier lisse.
Elle est souvent associée à d’autres procédés, notamment à la pierre noire et à la craie blanche pour la technique dite des « trois crayons ». Idéale pour rendre le modelé et les carnations grâce à son coloris et à sa luminosité, elle est devenue l’une des techniques de prédilection pour les études de nus et les portraits.
Oeuvre en référence :
L’Escalier de la Gerbe de la villa d’Este de Jean Honoré Fragonard, 1760, sanguine de 48,7 x 35 cm, Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon, Franche-Comté, France.
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