Test de connaissances et correction

Test de connaissances et correction

Éléments de correction

Pour toutes les réponses libres, complétez selon vos connaissances mais indiquez le titre de l’oeuvre, le nom de l’artiste et la date de création pour obtenir tous les points par question.


  • Sur quel support Joachim Patinir a-t-il peint son Saint Jérôme pénitent dans le Désert ?
    • Son tableau est réalisé sur un panneau de bois, très utilisé comme support pour la peinture à son époque. Le support de la plupart italienne Maîtres Anciens était du peuplier blanc, tandis que les peintres hollandais, flamands et d’Europe du Nord avaient tendance à utiliser du chêne. Les autres types de panneaux de bois étaient en hêtre, cèdre, châtaignier, sapin, mélèze, acajou, épicéa, teck et noyer. Parmi les artistes contemporains, les matériaux synthétiques tels que les panneaux de fibres et le contreplaqué sont aussi utilisés comme pour cette oeuvre d’André Masson https://www.centrepompidou.fr/fr/ressources/oeuvre/yKIQlUA




  • Joachim Patinir est célèbre car il innove en représentant un genre mineur à son époque comme sujet principal. Quel est ce genre ?
    • Il est connu pour être le premier peintre de paysage, qui deviendra un genre mineur, mais autonome et plus seulement relégué au rôle de décor pour une scène plus noble (religieuse, mythologique ou d’histoire).

  • Pour suggérer un espace aux lointains très éloignés, il utilise des couleurs bleues dans l’arrière-plan, et un premier plan plus sombre, comment s’appelle ce procédé ?
    • Cette technique donnant une illusion de profondeur par la couleur est appelée la perspective atmosphérique. Elle est déjà visible dans l’arrière-plan de la Joconde avec une technique de glacis à l’huile permettant une grande transparence nommée le sfumato, théorisé par Léonard de Vinci.

  • Grâce à quel symbole reconnait-on Saint Jérôme ? Plusieurs réponses différentes possibles.
    • Dans la Légende Dorée, écrite entre 1261 et 1266 par Jacques de Voragine, Traduction par T. de Wyzewa, Perrin et Cie, 1910 (p. 553-557), Saint Jérôme est décrit ainsi :  » à l’âge de 29 ans, il fût ordonné prêtre et cardinal de l’Église romaine (d’où ses vêtements rouges, manteau et chapeau). (…) Il alla ensuite au désert, (…) ayant ainsi fait pénitence pendant quatre ans, il alla demeurer dans la ville de Bethléem (…). Un soir, pendant que Jérôme était assis avec ses frères pour écouter la lecture sainte, voici qu’un lion entra en boîtant dans le monastère. Aussitôt tous les frères s’enfuirent : seul Jérôme alla au-devant de lui comme au-devant d’un hôte, et, le lion lui ayant montré sa patte blessée, il appela des frères et leur ordonna de laver sa plaie et d’en prendre soin. Ainsi fut fait ; et le lion, guéri, habita parmi les frères comme un animal domestique. (…) Mais un jour, comme le lion s’était endormi, des marchands avec des chameaux, qui passaient par là, virent un âne seul et s’empressèrent de le voler. Quand le lion, éveillé, s’aperçut de l’absence de son compagnon, il le chercha partout en rugissant(…). https://fr.wikisource.org/wiki/La_Legende_doree/Saint_Jerome.
    • Les attributs de ce Saint sont la pierre, le crucifix, la Bible, le crâne, le manteau et le chapeau de cardinal et il est souvent représenté en ermite, avec un lion, qu’il aurait soigné, à ses côtés.

  • Joachim Patinir a donné son nom à une couleur, laquelle ?
    • Joachim Patinir a donné son nom au bleu si particulier de ses oeuvres. Maurice Pons dans son ouvrage intitulé Patinir ou l’harmonie du monde écrit page 89 : « Il s’est fait peintre pour notre bonheur, et il n’a jamais voyagé qu’avec ses pinceaux. Mais de tous ses périples, si loin de la terre d’Ardenne et de ses ardoisières, il a rapporté un fabuleux présent. Ni un diamant, ni une soierie, ni un sonnet, ni une octave. Il a rapporté une couleur. Ce n’est pas le bleu du saphir, ni le bleu de l’ardoise ; ce n’est pas le bleu de l’acier ni celui de la glace vive ; ce n’est pas le bleu du noble iris, ni celui de la grêle mésange ; ce n’est pas le bleu tendre de l’œil de la truite, ni le bleu argenté du mélèze bleu ; ce n’est pas le bleu du ciel, ni le bleu de la nuit. C’est un bleu qui ne ressemble à aucun autre bleu, qui n’est ni de Paris ni de Prusse et qui ne vient pas d’outre-mer. Ce n’est pas le bleu turquin, ni le bleu Nattier, ni le bleu de cobalt. C’est un bleu qui ne ressemble qu’à lui, et qu’il faudra bien appeler par son nom : c’est le bleu Patinir. »

  • A quel autre artiste pouvez-vous associer Joachim Patinir ? Plusieurs réponses possibles mais expliquez votre réponse.
    • des contemporains de Patinir : Albrecht Dürer, Quentin Metsys ou Jérôme Bosch (voir video ci-dessous)
    • des grands artistes paysagistes : les artistes de l’école de Barbizon ou les impressionnistes
    • Giorgione pour son tableau, La Tempête, daté entre 1506 et 1508, présenté comme étant la première peinture de paysage.
https://www.youtube.com/watch?v=HMvVxheXYGA

  • Le paysage peint par Joachim Patinir est-il réaliste ? expliquez votre réponse.
    • Joachim Patinir est considéré comme le premier paysagiste de l’histoire de l’art occidental. mais ses paysages n’ont rien de réaliste. L’artiste ne se place pas devant un paysage qu’il cherche à reproduire. Au contraire, il compose un paysage artificiel, recomposé avec des éléments imaginaires ou puisés ici ou là dans la réalité.


  • Citez deux anachronismes dans le tableau de Joachim Patinir ?

Autre oeuvre à connaître pour son anachronisme : La Flagellation du Christ de Piero Della Francesca, 1445-1470


  • Sur quelle figure géométrique repose la composition de l’oeuvre de Joachim Patinir ? Expliquez votre réponse.

  • Citez une autre oeuvre, personnelle, dans laquelle la nature est présente. Expliquez comment.
    • Dans le Cycle des Nymphéas, Claude Monet, 1890 à 1926, a représenté son jardin d’eau et la nature qui environne sa maison de Giverny en Normandie. La nature est suggérée, elle n’est pas imitée, ni représentée fidèlement. Utilisant des coups de pinceau rapides et légers, Monet a cherché à saisir l’instantanéité d’une scène. Il ne se contentait pas de peindre ce qu’il voyait, il cherchait à capturer ce qu’il ressentait.
    • Sur Natures, Paradis Artificiel de Miguel Chevalier, 2004 est une oeuvre de réalité virtuelle générative et interactive projetée au mur, composée par 1 ordinateur avec le logiciel de l’oeuvre, 1 vidéoprojecteur, 1 caméra infra-rouge pour l’interactivité. Elle fait apparaître un jardin sur fond noir, composé de 5 graines différentes N°2, 5, 6, 7 et 8, mouvantes et changeantes.
    • Alpes maritimes. Il poursuivra sa croissance sauf en ce point de Giuseppe Penone, 1968, Acier, arbre. Vue prise à un moment de la croissance de l’arbre. Centre Pompidou Paris. https://mediation.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-penone/penone.html
    • Autres références sur https://www.profartspla.site/wordpress/2024/05/03/art-et-nature/



  • Comment pouvez-vous qualifier les oeuvres de Miguel Chevalier ? Justifiez.
    • Sur Natures, Paradis Artificiel par exemple est numérique, immatérielle, générative, participative, interactive, immersive, monumentale, cinétique, évolutive, projection, oeuvre unique.
    • Fractal Flowers, exposition Transparences imaginaires – Hommage à Francis Picabia, 2024 : sculptures, en ronde-bosse, en impression 3D, oeuvres tridimensionnelles, numérique matérialisé, mathématiques, algorithmiques, oeuvres sérielles.

Pour les explications, voir les définitions dans le glossaire de ce site.




  • Citez une autre oeuvre dans laquelle le spectateur est actif ? Expliquez.
    • Rhythm o de Marina Abramović réalise en 1974 cette performance
    • Shalechet, Les Feuilles Mortes de Menashe Kadishman au Musée juif de Berlin, en 2001
    • GiantMirror de Leandro Erlich, dans plusieurs villes, comme au 104 à Paris en 2011.

Pour les explications, voir cet article consacré au statut du spectateur : https://www.profartspla.site/wordpress/Glossaire/statut-du-spectateur/




  • Comment qualifiriez-vous l’espace d’exposition de Serpent d’Océan de Huang Yong Ping ? Expliquez.
    • L’espace d’exposition est à l’extérieur, dans un public, naturel, ouvert à tous, sans condition d’accès, contrairement à un espace muséal, intérieur, où il faut entrer et parfois payer.
  • Serpent d’Océan de Huang Yong Ping questionne la reconnaissance de l’oeuvre d’art, comment ?
    • Comme cette oeuvre est dans un espace public sans protection particulière, les spectateurs s’autorisent plus facilement des attitudes qu’ils ne feraient pas dans un musée comme monter sur la sculpture, jouer avec, passer en dessous. Ainsi, cette oeuvre peut être perçue comme un élément ludique ou décoratif et non une oeuvre avec une nécessité de respect et de protection.
  • Serpent d’Océan de Huang Yong Ping questionne le statut du spectateur, comment ?
    • L’oeuvre Serpent d’Océan questionne le statut du spectateur en même temps que celui de l’oeuvre d’art exposée dans l’espace public. Si les passants ne reconnaissent pas cette sculpture comme une oeuvre, ils ne prennent pas conscience qu’ils sont des spectateurs, attentifs à l’art.
  • Serpent d’Océan de Huang Yong Ping est une sculpture dont on peut faire le tour, c’est une sculpture en …
    • Une sculpture dont on peut faire le tour et admirer sous toutes les faces est une sculpture en ronde-bosse, contrairement aux reliefs qui ne sont visibles que de façon frontale, de face, comme un tableau accroché au mur.
  • Serpent d’Océan de Huang Yong Ping est une oeuvre pérenne, comment qualifiriez-vous une oeuvre qui n’est pas toujours exposée ou visible ? Expliquez.
    • Une oeuvre qui n’est pas toujours exposée peut être éphémère, elle ne dure qu’un certain temps, le temps de son exposition. Les spectateurs n’en ont alors connaissance que par les traces photographiques ou vidéo réalisées lors de son exposition. Par exemple, les empaquetages de Christo et Jeanne- Claude sont des oeuvres éphémères.

  • Citez une oeuvre que vous avez vue en vrai. Donnez des éléments de sa matérialité.
    • Cherchez dans votre mémoire des oeuvres vues au Centre Pompidou Metz, au musée du Louvre, au musée d’Orsay, au Centre Pompidou Paris ou lors de vos visites personnelles.

Dernier exemple pour moi, les oeuvres Outrenoirs de Pierre Soulages vues dans son Musée à Rodez en avril-mai 2024. « Mon instrument n’est pas le noir mais la lumière réfléchie par le noir » disait Pierre Soulages. https://musee-soulages-rodez.fr/


  • Parfois dans une salle de musée, un espace reconstitue une pièce existante d’une période donnée avec ses tapisseries ou papiers peints et son mobilier, comment s’appelle ce dispositif d’exposition ?


  • Quels artistes, en couple, exposent les projets de leurs oeuvres en croquis ou photographies, afin de financer leurs réalisations finales ?
    • Christo et Jeanne-Claude autofinancaient leurs projets monumentaux grâce à la vente préliminiare des planches, croquis, maquettes, photographies… préparatoires.

Comment Christo a autofinancé son projet pour empaqueter l’Arc de Triomphe à Paris pendant 16 jours ? Les 14 millions d’euros du chantier sont payés par la vente de ses dessins préparatoires. C’est la succession de l’artiste, décédé en 2021, qui autofinance l’empaquetage du monument parisien. Sotheby’s organise du 17 septembre au 3 octobre 2021 une exposition-vente de 25 oeuvres, de 150.000 à 2,5 millions d’euros. Pour ce projet, rien n’a été demandé au contribuable ou au Centre des monuments nationaux qui gère le site. L’intervention artistique est autofinancée par l’Estate de Christo Vladimiroff Javacheff, c’est-à-dire par la succession du couple. Grâce à la vente d’oeuvres originales de l’artiste : collages et dessins préparatoires, maquettes, oeuvres des années 1950-1960 et lithographies, et comme tous les projets de Christo et de sa femme Jeanne-Claude, il ne bénéficie d’aucun autre financement public ou privé.


  • Citez une oeuvre reposant sur la notion de lumière. Expliquez votre réponse.

Entretien avec l’artiste Ann Vernica Janssens.

Exposition de son triptyque CL2 BK, Sunset B, CL2 Blue Shadow, 2020.

Installation au Centre Pompidou Metz conçue pour l’exposition Chagall, Le Passeur de Lumière, décembre 2020-mars 2021.

Voir aussi les vitraux de Marc Chagall à la Cathédrale Saint-Etienne de Metz. Après la Seconde Guerre Mondiale, de nombreux vitraux de la cathédrale furent détruits. En 1959, Chagall, de confession juive, réalise ses premiers vitraux pour la cathédrale de Metz.


  • Citez une oeuvre rejetée par le public. Expliquez votre choix.
    • L’Olympia ou Le Déjeuner sur l’Herbe, de 1863 d’Edouard Manet : non respect des codes de la peinture académique (dégradés léchés et thèmes mythologiques). Sa peinture est brutale, par taches, ses thèmes sont choquants (prostituée, femme nue au milieu d’hommes habillés dans scène de genre banale, traitée, par son format, comme une peinture mythologique ou d’histoire.
    • L’Orginine du Monde, 1866, de Gustave Courbet, exposée à Lacan, l’exposition. Quand l’art rencontre la psychanalyse au Centre Pompidou Metz, jusqu’en mai 2024.
    • La performeuse luxembourgeoise militante Deborah de Robertis relance le débat en exhibant son sexe devant la toile, en réalisant une performance à Orsay, en 2014 devant l’Origine du Monde, en 2016 devant l’Olympia, questionnant de nouveau la représentation de la nudité féminine dans l’art. Les oeuvres de cette artiste perfomeuse engagée sont souvent censurées, la conduisent en garde à vue et devant les tribunaux.

Et la réponse de l’artiste Deborah de Robertis au Musée d’Orsay : https://vimeo.com/194733565

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