Sujet Bac Blanc n°3 : éléments de correction à reprendre entièrement par tous les élèves ayant obtenu moins de 10/20.

Exemples de croquis, collages avec la note d’intention

Rappel des sujets :

Partie 1 : Relations aux lieux, projections, écrans.

RelationS auX lieuX : oeuvres avec plusieurs relations possibles (harmonie, conflit, ponctuelles, variables, changeantes, fixes, …), plusieurs lieux possibles (muséaux, institutionnels, non artistiques, publics, virtuels, …) : à expliquer

ProjectionS : les images projetées.

Les premières projections datent du XVIIIème siècle avec les Fantasmagories écran de fumée ou drap et images projetées à l’aide de lanterne. Image diffusée par un faisceau lumineux sur une surface, donc distance entre projection et diffusion/réception, spectateur peut être entre les deux (More Sweetly Play The Dance de William Kentridge ou Miguel Chevalier) ; Projections lumineuses, ombres projetées (Théâtre d’Ombres de Christian Boltanski) ; Projections numériques (mapping vidéo de Tony Oursler ou des Ateliers Lumières par exemple, mais aussi le travail de Adrien M / Claire B en collaboration avec des danseurs).

ÉcranS : les écrans exposés.

Tout espace littéral d’une oeuvre bidimensionnelle fait écran (feuille de papier du Carmontelle, toile de Véronèse, bois de Patinir, mur ou voûte de Michel-Ange). La référence à l’écran de cinéma est évidente. De plus en plus de musées ou galeries exposent des écrans. La plaque de verre de la chambre noire de Canaletto ou Vermeer est un écran. La perspective atmosphérique ou linéaire a pour objectif de creuser cet écran et de suggérer une profondeur. Les écrans de téléviseurs, ordinateurs, ipads, téléphones sont aussi des interfaces de création, de diffusion et de réception d’oeuvres (Nam June Paik, David Hockney, Bill Viola, Simon Weckert, Allemagne, Google Maps Hacks, 2020, objets et vidéo de la performance réalisée à Berlin, 1’’43, dimensions variables.
Dans cette performance, l’artiste parvient à duper l’algorithme de Google Maps en lui envoyant des signaux GPS trompeurs. En
transportant 99 smartphones dans un charriot, l’artiste fait croire à l’application qu’un embouteillage s’est formé dans une rue et
qu’elle doit donc être évitée !

Les monochromes d’Yves Klein ou les oeuvres de Pierre Soulages ou Lucio Fontana, au contraire, revendiquent l’espace pictural comme un écran auquel le spectateur se confronte (il l’appréhende frontalement).

Le Retour à la Caverne de JR fait écran aux travaux et échafaudages sur la façade du Palais.

Sylvain Lang joue de la similarité entre tableau-écran et écran de télévision.

Vidéo de Sylvain Lang, en mode slow movies, avec écran recouvert d’empâtements de silicone, placé devant le téléviseur.

La problématique devait être axée sur l’oeuvre, ses relations avec son ou ses lieu(x) d’exposition et ses modalités de création et de présentation : projection à distance ou écran vu frontalement.

Tout travail axé sur la matérialité et l’immatérialité, sur le statut du spectateur ou sur seulement les liens entre oeuvre et lieu ne traitent que partiellement le sujet.

Partie 2 A : L’art, les sciences et les technologies :
La photographie est-elle une rivale de la peinture ? > Relations entre la peinture et la photographie.

Au début rivales / quête de mimesis (rapport au réel, représentation). Les artistes vont donc chercher d’autres codes de représentation que ceux donnés par la photographie (valeur expressive de l’écart entre le modèle et sa représentation, jeux sur le degré d’iconicité, abstraction) mais aussi complémentaires (Première exposition impressionniste dans les ateliers du photographe Nadar ! reconstituée en visite virtuelle en ce moment au musée d’Orsay). Edgar Degas renouvelle ses compositions par des cadrages photographiques, pratique la photographie aussi). Deux pratiques artistiques complémentaires avec artistes qui mixent les deux : hyperréalisme d’après photographies projetées, par exemple.

Attention aux idées reçues : au début de la photographie, temps de pose très longs, qualité dans les détails moindre que peintres très réalistes comme Ingres, matériel complexe, coûteux, pas à la portée de tous. La photographie n’est pas un art objectif dans toute captation du réel, il y a des choix opérés (cadrage, point de vue, distance focale, mise au point, …). La photographie n’est pas qu’artistique : photographie amateur et documentaire. Les retouches ou trucages ne datent pas du numérique : Autoportrait en noyé d’Hippolyte Bayard en 1840 (article Connaissance de Arts).

Partie 2 B : animation des images et interfaces de leur diffusion et de réception.

Animation = mettre en mouvement, suggérer le mouvement par la persistance rétinienne (machines optiques du XIXème siècle).

Images : qu’est-ce qui fait image ? l’oeuvre, sa reproduction. Le texte peut faire image (cartel, titre de l’exposition, panneau explicatif).

Interfaces de diffusion et réception des images (oeuvres peintes, dessinées, gravées, projetées, numériques). Interface n’est pas support car suppose un dispositif qui permet la communication entre deux éléments : l’image source et sa diffusion sur écran ou projection.

Il fallait dans le choix de l’oeuvre expliquer comment sa mise en exposition mettrait en avant son animation. Les transparents de Carmontelle, les théâtres optiques de Pierrick Sorin, les vidéos de Bill Viola, les oeuvres immersives et génératives de Miguel Chevalier, sont des oeuvres animées. La voûte de Michel-Ange est parfois donnée à voir sur des miroirs pour ne pas toujours lever la tête. Un dispositif qui proposerait une vision multiple, fragmentée, parcellaire, supposant le mouvement du spectateur pouvait aussi concourir à mettre en animation cette fresque.